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Nous répondons à vos questions…

Qu’est-ce qu’une drogue et qu’est-ce que la dépendance ?

Une drogue est par définition une substance dont l’usage excessif est toxique, notamment en raison de la dépendance qu’elle crée. Dans le langage courant, elle désigne plus spécifiquement les substances psychotropes (qui agissent sur le corps et l’esprit) naturelles ou synthétiques consommées sans prescription médicale.

Le terme « drogue » englobe une série de substances qui modifient l’humeur, la pensée, les sensations, les perceptions et le comportement. Une personne est dépendante lorsqu’elle ne peut plus se passer de consommer, sous peine de souffrances physiques et/ou psychiques. Sa vie quotidienne tourne largement ou exclusivement autour de la recherche et de la prise du produit.

La dépendance peut s’installer de façon brutale ou progressive, en fonction de l’individu et du produit consommé. Celle-ci peut être distinguée comme suit :

  • Psychologique : idée insupportable de se passer du produit, de se dire que telle action ne sera pas réalisable sans consommation (affronter sa journée, être calme, tenir le coup, aller à l’école, au travail, s’endormir, voir des amis, etc.). L’envie peut être obsédante.
  • Physique : il y a dépendance physique lorsque le corps s’habitue à une drogue, c’est-à-dire qu’il en a besoin pour fonctionner. Le corps et différents organes s’habituent à fonctionner avec le produit. Si pour une raison ou l’autre, le·la consommateur·rice diminue la dose ou arrête la consommation, iel ressentira un effet de manque (tremblements, crampes, vomissements, mal-être généralisé, migraines, etc.). Le risque est alors de reprendre un produit (quel qu’il soit) pour se sentir mieux.

Comment savoir si moi ou un·e proche avons un problème de dépendance ?

S’il n’est pas toujours évident de déceler une situation de dépendance, quelques petites questions peuvent néanmoins vous aiguiller. La première étant : suis-je capable de me passer de cette substance ou de cet objet sans qu’iel crée en moi un manque physique et/ou psychologique ?

D’autres questions peuvent également s’ajouter : est-ce que ma consommation me pose des problèmes physiques, psychiques, relationnels, financiers ou judiciaires ? Suis-je honnête sur ma consommation auprès de mes proches ? Suis-je obligé·e de consommer pour gérer certaines émotions/situations ?

Je souhaite me faire aider, que faire ?

Quelle que soit votre dépendance, notre équipe vous accueille et vous écoute. Nous prenons le temps de répondre à vos questions et vous redirigeons vers les services adéquats.

Consultez nos répertoires en ligne (alcool, tabac, drogues, jeux) ou contactez-nous pour plus d’informations.

Si je consomme une fois une drogue, est-ce que je vais devenir dépendant·e à coup sûr ?

Pas forcément. La dépendance n’est pas automatique, elle dépend de la personne, de son état physique et psychique mais également de la substance consommée et du contexte dans lequel va se faire cette consommation.

Une consommation unique ou occasionnelle peut toutefois entrainer une dépendance. En effet, si la consommation répond positivement aux attentes de l’individu, celui-ci aura davantage envie de la réitérer.

Triangle d'Olivenstein

Illustration : Infor Drogues

Peut-on faire une cure de désintoxication au sein de Citadelle ?

Non. Citadelle n’est pas un centre de désintoxication mais un service d’aide et de soins spécialisés en assuétudes. Si nous ne proposons pas de cure, notre mission première est de vous réorienter vers les institutions compétentes et adéquates selon vos demandes et vos besoins.

Contactez notre équipe pour plus d’informations.

La dépendance, ça ne concerne que les produits, non ?

Non. La dépendance se caractérise par le fait de ne pas pouvoir se passer psychologiquement ou physiquement d’une substance ou d’un objet.

Si l’on a tendance à l’associer aux psychotropes, médicaments, cigarettes ou alcools, la dépendance peut également concerner toute une série de comportements : les écrans, les jeux de hasard et d’argent, le shopping, le sexe, la dépendance affective, le sport, etc.

Est-ce que vous travaillez dans l’anonymat ? Qu’est-ce qui me protège ?

Oui. A l’image des professions médicales, notre personnel respecte le secret médical. Avec votre accord, seules les informations nécessaires à votre prise en charge sont communiquées aux médecins de notre réseau.

Est-ce que Citadelle collabore avec la police ?

Non. Le rôle de l’ASBL Citadelle n’est pas de travailler en collaboration avec la police mais bien au service des bénéficiaires et de leurs proches.

Peut-on me prescrire de la méthadone ou du Subutex à Citadelle ?

La méthadone et le Subutex ne peuvent être prescrits que par le corps médical agréé. L’ASBL Citadelle n’employant pas de personnel médical qualifié pour la fonction, nous ne pouvons vous les prescrire lors de votre visite.

Néanmoins, en intégrant le réseau de soin, nous pouvons sur demande et analyse de celle-ci vous orienter vers des médecins prescripteur·rice·s partenaires.

Ne faites-vous que répondre au téléphone ?

Non. Au-delà de ses missions d’accueil et d’écoute, l’ASBL Citadelle a développé plusieurs projets, notamment autour de la prévention et de la Réduction des Risques. Concrètement les missions de l’ASBL sont triples :

  1. Nous recevons sur rendez-vous ou en permanence les bénéficiaires, proches et spécialistes qui en font la demande et les redirigeons si nécessaire vers les services et institutions compétents.
  2. Notre pôle prévention, via le projet Périscope, se rend auprès du public dans les institutions, événements festifs, entreprises, maisons de jeunes, centre de formation (etc.) afin de sensibiliser les équipes psycho-socio-éducatives et leurs publics sur la question des assuétudes. Le but étant de démystifier la thématique et prévenir les risques. Nous travaillons également à la concertation au niveau local.
  3. Enfin, une partie de notre équipe se focalise sur la Réduction des Risques via le projet DAMSI2 (Dispositif d’Accès au Matériel Stérile d’Injection et d’Inhalation), la camionnette ambulante DiMo (Dispositif Mobile) et la récupération du matériel usagé.

Mon fils/ma fille fume du cannabis, est-ce un·e drogué·e ?

Pas forcément. Par définition un·e toxicomane est une personne qui a pour habitude de consommer de façon régulière et importante des substances susceptibles d’engendrer un état de dépendance psychique et/ou physique.

C’est cette notion de régularité et l’importance de la substance consommée qui caractérisent la dépendance et le fait, ou non, que le·la consommateur·rice soit un toxicomane.

Vous travaillez avec un public en demande d’infos sur les drogues. Vous ne vous sentez pas à l’aise d’y répondre. Que faire ?

Souvent taboues, les questions autour de la drogue peuvent parfois être compliquées à aborder. Citadelle vous aide à démystifier et communiquer sereinement sur le sujet via des ateliers, discussions, outils ou sensibilisations.

Contactez notre équipe Périscope (prevention@citadelle-asbl.org) pour plus d’informations.

Je suis consommateur·rice de drogues légales ou illégales, je veux arrêter cette consommation. Comment est-ce que je pourrais procéder ?

La dépendance n’est pas une science exacte. Elle dépend de la personne, de son état physique et psychique mais également de sa consommation en général (substance/comportement) et du contexte. Citadelle vous écoute et vous accompagne dans votre démarche personnelle.

Contactez notre équipe pour plus d’informations.

Une société sans drogue, est-ce possible ? Une société sans risque, est-ce possible ?

Une société sans drogue est une société qui ne développerait pas de dépendance. Or, la dépendance est propre à chacun·e. Elle ne se limite d’ailleurs pas aux psychotropes vendus illégalement mais concerne également toute une série de substances/objets/comportements largement commercialisés, répandus voire quelque fois encouragés : alcools, médicaments, jeux, écrans, etc. Certaines de ces drogues font partie intégrante de notre société et la définisse. Une société sans drogue pourrait exister mais serait-elle seulement humaine ?

On ne connait pas d’exemple de société humaine qui n’ait pas eu recours à une drogue ou à un psychotrope quelconque. Il y a et il y aura toujours des personnes qui expérimentent, usent, voire abusent de drogues. Néanmoins, l’usage abusif de masse semble être typique du monde contemporain, ce qui soulève des questions légitimes de santé publique.

Quant au risque, celui-ci est défini comme un danger plus ou moins probable auquel nous serions exposés. Dans une société telle que la nôtre où le prévisible est limité, le risque est omniprésent.

Toutes les activités humaines comportent des risques, qu’il est possible de réduire mais pas de supprimer. « La prise de risques fait partie intégrante de l’existence. Une vie sans risques est impossible. Personne ne peut s’y soustraire, ni l’usager de drogues, ni les intervenants » (« Manuel Méthodologique BDN » Alexis GOOSDEEL, Bruxelles, 1999).

Même s’ils adoptent certains comportements à risques (consommer une drogue, se l’injecter au risque de contracter une infection virale, s’exposer à une overdose, etc.), les consommateur·rice·s de drogues ne sont pas prêt·e·s à TOUT risquer. La plupart des consommateur·rice·s témoignent d’un intérêt pour les modes de consommation à moindre risque.

Quels sont les principes d’intervention de la Réduction des Risques ?

Définie par Eurotox, l’Observatoire socio-épidémiologique alcool-drogues en Wallonie et à Bruxelles, la Réduction des Risques (RDR) est une « stratégie de santé publiques et de promotion de la santé. Elle consiste à interagir avec les usagers et usagères de drogues, quel que soit le type de produit et d’usage (ponctuel, régulier, problématique), dans l’objectif de réduire les risques y afférents ».

Elle ne vise donc pas à la dissuasion ni à l’arrêt total des drogues mais à la limitation des risques liés à la consommation de celles-ci. Concrètement, le rôle de la RDR est de créer du lien social, informer, prévenir les risques en fournissant notamment du matériel stérile et récupérant le matériel usagé préservant à la fois le·la consommateur·rice de drogue et le·la citoyen·ne lambda. Loin du jugement, la RDR se veut bienveillante. La personne en situation de dépendance est dignement considérée comme actrice de sa santé et de sa citoyenneté.

La Réduction des Risques se concentre principalement en milieu de rue, milieu festif et milieu carcéral mais peut également cibler d’autres milieux. En fonction des stratégies développées, elle peut axer son travail sur les jeunes, les femmes, les minorités ethniques ou les pratiques telles que le chemsex (sexe sous prise de drogues).

Donner une information objective sur les drogues, est-ce que ça n’inciterait pas à la consommation ?

Non. Informer sur les drogues ne relève ni de l’incitation ni de la dissuasion. La Réduction des Risques considère que chacun·e est maître de sa santé et de ses choix. Son rôle est de donner à tou·te·s une information claire et objective sur l’usage, les risques et la dépendance afin de permettre à l’usager de nourrir ses décisions.

Donner du matériel d’injection, d’inhalation, d’ingestion, de sniff ou de fumette, c’est inciter les gens à consommer non ?

Non. Donner du matériel stérile à un·e consommateur·rice, c’est réduire les risques liés à l’usage de matériel qui peut ne pas l’être. Cela permet de limiter les dégâts d’une consommation déjà existante, qu’elle soit occasionnelle ou régulière. C’est également entrer en contact avec un·e consommateur·rice non-informé·e sur les « bonnes pratiques » et sur l’existence de services d’aide et de soins, et peut-être le·la réintégrer dans un processus de soins ou d’aide. Enfin, cela permet aussi de conscientiser les consommateur·rice·s sur leur santé et sur le respect des autres (pas d’échange de matériel, déchets dans les conteneurs adaptées, etc.).